Petite rétrospective

L’histoire commence en 1979 avec l’idée, lancée par les jeunes avocats de Savoie, d’engager un partenariat privilégié avec le Piémont dans la ligne de l’histoire et de notre héritage commun.

Il faut rappeler par ailleurs qu’en 1973 était entrée en vigueur la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968, qui ouvrait dans l’Europe Unie, un espace judiciaire sans équivalent dans le monde, prévoyant en particulier la reconnaissance réciproque des jugements et la libre prestation de service des avocats.

Pour l’anecdote le premier échange, avec l’avvocato Franco KOELLIKER de Turin, a eu lieu à l’occasion d’un congrès du SKI LEX international, tenu en février 1979 à BLED, à l’époque station de ski de Yougoslavie.

L’adhésion a été immédiate et dans les semaines suivantes un rendez-vous a été organisé à Turin avec le Président de l’Ordre, l’avv. GABRI et la même année 1979 s’est tenue l’assemblée constituante au Palais de justice de Turin, situé à l’époque Via Corte d’Appello.

Les premières années

Le principe de l’alternat ayant été fixé dés l’origine, la seconde assemblée s’est tenue en 1980 à la Cour d’Appel de Chambéry, la délégation piémontaise étant très symboliquement accueillie à la sortie du Tunnel routier du Fréjus, en avant première de son ouverture au public.

Outre la réunion dans la salle historique de la Cour, la visite à l’Abbaye d’Hautecombe scellait un partenariat dont l’inspiration devait beaucoup à l’histoire et aux textes et constitutions qui avaient, pendant des siècles, régit les relations de nos deux provinces.

Le souci était d’aller plus loin que le formalisme des congrès internationaux, grâce à une collaboration privilégiée qui se transformera rapidement en fidèle amitié.

Les thèmes abordés et traduits par les participants, étaient proches de nos préoccupations d’avocats frontaliers et touchaient par exemple le droit de la famille ou des contrats mais aussi le droit pénal.

Une séance était consacrée à une approche en droit comparé, des nouveautés législatives de part et d’autre des alpes.

Les intervenants étaient essentiellement des avocats compétents dans la matière traitée, ou engagés dans les organismes professionnels comme l’avvocato Franzo Grande Stevens, à l’époque Président du conseil national des avocats italiens, pour n’en citer qu’un.

Les magistrats des deux provinces ont été régulièrement associés à nos congrès et, outre la mise à disposition des salles d’audience, sont également intervenus sur des sujets plus particulièrement judiciaires.

L’aspect culturel et historique était indissociable de nos travaux et au fil des années, outre Turin et Chambéry, les visites nous ont amenés à découvrir ensemble:

  • Annecy, Bonneville-Chamonix- Megève, Thonon-Evian, ou Albertville-Val d’Isère
  • Alba , Pinerolo, Asti, Aoste, Casale Monferrato, ou Cuneo.

Évolution

Plusieurs opportunités fondamentales ont permis le renouvellement de l’association vers les nouvelles générations :

L’appui de la Fondation Fulvio Crocce, émanation de l’Ordre de Turin constituée en hommage à l’ancien Président de l’Ordre assassiné alors que l’Ordre s’était engagé courageusement dans la défense des membres des brigades rouges pendant les années de plomb.

La possibilité d’obtenir la reconnaissance au titre de la formation continue qui de part et d’autre devenait une obligation pour les avocats.

En outre grâce à l’engagement de nos confrères de Thônon, une ouverture fructueuse s’est engagée avec l’association des avocats lémaniques, consacrée en particulier lors du congrès d’Évian.

Vers une plus grande ouverture vers la société et le monde économique

Si dans les premières année l’association a œuvré avec les Consulats d’Italie à Chambéry et de France à Turin, leurs transferts respectifs à Lyon et Gênes nous ont privés de cette collaboration, mais cela est aussi l’effet de l’avancée de l’intégration européenne.

L’ouverture vers la société et le monde économique s’est cependant poursuivie et c’est ainsi, par exemple, qu’un congrès a été organisé à Technolac, et qu’en 2021 le congrès de Chambéry a abordé la problématique des grands chantiers internationaux dont la liaison du TGV alpin.

A la Fondation Fulvio Crocce, en collaboration avec l’association des jeunes avocats de Turin, ont été organisés diverses réunions, en particulier sur le statut des migrants.

Quarante quatre ans après sa fondation, l’association poursuit son évolution avec l’appui constant des différents Ordres et Bâtonniers de Savoie et du Piémont comme l’avvocato Mario Napoli qui au-delà de son engagement pour l’Ordre de Turin et le conseil national des avocats italiens, a toujours eu un attachement particulier pour notre association.

L’engagement novateur des jeunes générations est la preuve que l’idée d’origine correspondait à une ligne de force de nos barreaux, grands ou plus petits, dont l’identité transfrontalière est la marque.